Break...ou rupture retardée?

Essayer de faire taire cette douleur au creux du ventre. Longtemps que je ne l'avais pas sentie, cette traitresse qui revient alors que j'avais rien demandé sauf continuer tranquillement mon chemin, toujours en avançant sur cette route semée d'obstacles, de fleurs, de rose, de noir, de bon, de mal, de beau, de joie, de douleur.

M'en vouloir de ne pas avoir pris plus de recul, ne pas m'être méfiée de moi, de lui, de nous, ne pas m'être protégée, m'être laissée aller à rêver un peu avec lui. Pour une fois, juste une fois, ne pas m'être posée ces milliers de questions habituelles, ces questions qui sont quand même venues à nos esprits, dans nos coeurs, parce qu'on est humains, parce qu'il le fallait, parce qu'elles font partie de nous. 

Avoir mal de sentir combien c'est dur, ne pas pouvoir contrôler son passé, l'effacer, le radoucir. Souffrir d'hésiter, ne pas savoir quel est le bon choix, savoir si on se plante ou pas, qu'est-ce qui est bon ou pas, qu'est-ce qui est le mieux pour nous, qu'est-ce qui est le moins dur? Et ces questions sur les sentiments, sur l'amour, comment ça fonctionne, y réfléchir pour choisir.

Choisir finalement un compromis, un truc qu'on appelle break et qui évite un choix impossible à faire car on n'est pas assez sûrs, malgré nos discussions, on ne veut pas se tromper, regretter. Un break pour prendre du recul et s'apercevoir qu'on ne peut pas ne pas être ensemble. Ou bien est-ce une façon de rompre en douceur, de s'y préparer pour avoir moins mal.

Et malgré la douleur, aller bosser les larmes aux yeux mais continuer à sourire, ne rien montrer, continuer, parce que si j'ai mal c'est que je suis en vie, et c'est ça le plus important, au fond. Etre en vie.